Le cerf de Virginie
Longtemps avant l’arrivée des Colons en Amérique, le cerf de Virginie fréquentait le sud et le sud-ouest de Montréal. Depuis, la chasse aux prédateurs, le déboisement des forêts matures, le défrichement de terres agricoles et les températures hivernales moins rigoureuses qui prévalaient entre la fin du XIXe siècle et les années 60 ont favorisé sa multiplication et son expansion.
Le cerf de Virginie a atteint l’Estrie en 1770, l’Outaouais 110 ans plus tard, la Gaspésie en 1950. Le Québec abrite aujourd’hui 285 000 cerfs de Virginie, sans compter les 130 000 têtes de l’île d’Anticosti (Duplessis), qui descendent des 220 cerfs introduits en 1896.
Il est l’une des vedettes de cette île ancrée dans le golfe du Saint-Laurent. “Chez nous, le cerf n’a pas toujours la partie facile, signale le biologiste Michel Hénaut, de Faune et Parcs Québec. Le sud du Québec marque la limite nord de sa répartition. Là où on trouve à la fois des prédateurs et des hivers rigoureux, il n’arrive pas à s’implanter.”
Malgré sa très grande capacité d’adaptation, nous demeurons vigilants pour contrôler les populations, notamment à l’aide de la chasse. Durant les années 70, des hivers très durs ont obligé les gestionnaires à fermer presque totalement la chasse dans divers secteurs. Là où il pullule, le cerf n’a pas que des admirateurs : il broute les bourgeons et les rameaux des arbres ornementaux et fruitiers. Il provoque aussi de nombreux accidents routiers. De quoi nuire à son solide capital de sympathie.