La complainte du loup
Le loup, ancêtre du chien domestique, a hérité d’une réputation sulfureuse qui a longtemps collé à sa fourrure. “Au Moyen-Âge, explique la biologiste Hélène Jolicoeur, les famines ont poussé les Européens à sur-chasser le grand gibier. Les travaux de déboisement ont réduit les territoires des loups et les guerres ont laissé des cadavres humains sans sépulture. Ce canidé a dû manger de la viande humaine. La légende du grand méchant loup a traversé l’Atlantique.”
Depuis, les 7 000 loups du Québec ont reconquis leurs lettres de noblesse. Le genre humain admire leur comportement social. L’ordre et la discipline règnent au sein des meutes de cinq à huit individus, où le soin apporté à la progéniture est primordial.
Le loup n’entretient pas de contacts avec l’être humain et se mêle de ses affaires : le bétail tombe rarement sous son coup de croc.
A la fois belle et pathétique, sa longue plainte vient nous chercher”, poursuit Hélène Jolicoeur, qui se questionne sur la pertinence d’organiser des expéditions pour aller l’entendre hurler.
Dans les parcs de la Jacques-Cartier et des Grands-Jardins, les sorties couronnées de succès ont été rares, précise la biologiste. Le gibier plus dispersé oblige les loups, peu nombreux, à parcourir de 500 à 1 000 kilomètres carrés pour dénicher leur pitance.
La nourriture étant plus abondante en Outaouais, leurs territoires couvrent à peine 250 kilomètres carrés. Il est plus facile de les entendre. Mais il faut que ce soit fait dans les règles de l’art !