Région Manicouagan
De sentiers en chantiers
Au début du XXe siècle, la Côte-Nord n’était pas aussi florissante qu’aujourd’hui. En effet, l’industrie de la région reposait surtout sur l’exploitation de la pêche et de la forêt. Dans les années 1950, une demande accrue de matières premières incite de grandes industries à investir dans les ressources de l’arrière-pays. Mines et hydroélectricité seront dès lors prisés et le développement industriel battra son plein grâce à l’exploitation des ressources naturelles dont la Côte-Nord abonde.
L’implantation de toutes ces industries nécessite la construction d’infrastructures majeures, dont des routes et des voies ferrées, ainsi que la fondation de nouvelles villes.
On assiste alors à la naissance de villes minières comme Fermont. Le phénomène sera suivi de près par la construction de centrales et de barrages électriques. Dans les années 60, Manic 5, l’emblématique barrage Daniel-Johnson à voûtes multiples au monde, devient la gloire du Québec de la Révolution tranquille.
La rivière Manicouagan serpente sur 221 kilomètres à travers la Côte-Nord avant de venir se jeter dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, à l’ouest de Baie-Corneau. Son parcours résume bien l’équilibre du Québec entre Nature et Industries, alternant de somptueux paysages aux barrages les plus impressionnants.
La mémoire de son patrimoine
À Baie-Comeau, le Centre boréal du Saint-Laurent propose le premier parc d’aventure maritime du Québec, où abondent en été les bélugas et les rorquals.
On peut observer ces mammifères marins, et quelques autres, à partir de la rive même ou sur le fleuve grâce aux nombreuses croisières organisées notamment à Tadoussac, aux Bergeronnes et aux Escoumins.
Des sites, comme le Parc nature de Pointe-aux-Outardes où on a aménagé de longs trottoirs de bois près de ses plages de sable fin, et le Centre d’interprétation des marais salés, de Longue-Rive, où la bernache du Canada et la grande oie des neiges font halte lors de leurs migrations saisonnières, ont été aménagés pour mieux observer de près la faune et la flore côtières.
La culture amérindienne n’est pas en reste avec le Musée Amérindien et Inuit de Godbout qui témoigne pour sa part de la présence immémoriale des Autochtones sur cette partie de la Côte-Nord. Du fjord du Saguenay aux portes du golfe du Saint-Laurent, à Pointe-des-Monts, et du littoral jusqu’au réservoir Manicouagan, la région affiche son amour de la grande nature : forêt omniprésente, rivières poissonneuses et débordantes d’énergie, fleuve grandiose… Sur la côte alternent les plages et les promontoires rocheux propices à l’observation des cétacés et des oiseaux de mer.
Ce vaste territoire, dont une large partie vient d’être désignée en 2007 réserve de la biosphère par l’Unesco, se prête magnifiquement à la randonnée pédestre, au camping, à la plongée sous-marine, au kayak de mer, à la chasse, à la pêche et, bien sûr, à la motoneige.