Chien de traîneau et traîneau à chiens !

Chien de traîneau et traîneau à chiens !

Par moins vingt degrés Celsius

Voir le souffle des bêtes montant dans l’air telle la brume sur une rivière froide. Écouter le silence des pas trottant sur la neige craquante. La nature gelée sous son givre saisonnier. Voir la banquise ou la forêt défiler autour de soi. Lâcher un petit cri d’encouragement aux chiens dévoués. Sentir le froid mordre ses joues lorsque l’on fait face au vent du Nord. Pousser et courir derrière le traîneau pour contribuer à l’équipe. Conduire un attelage l’instant d’un moment, se mettre dans la peau du célèbre Jack London, de Nicolas Vanier ou Paul-Émile Victor lors d’une aventure hivernale. Liberté pure et dure !

Tracté par des chiens pour découvrir, explorer, courser ou pour la simple balade, ce sport n’a rien à voir avec les autres.
Il nous met en contact intime avec une meute de chiens, une équipe. Les chiens dépendent de vous et vous dépendez des chiens. Une complicité inconditionnelle s’installe. Une flamme s’allume dans leurs yeux. Leur volonté de s’élancer sur la piste distingue les bons coureurs des plus paresseux ! Sauts sur places. Aboiements. Le will to go autrement dit. L’excitation se sent, les chiens la ressentent. Un sport dit extrême car imprévisible mais combien relaxant une fois sur les pistes.

Chien de traîneau et traîneau à chiens !

Un bref historique

les origines du chien de traîneau ainsi qu’une distinction entre les différentes races de chiens vous donnera un bon aperçu de son passé vallonneux. Très peu connaissent la vraie histoire. Une description de ce que peut être une expérience guidée au Québec clôturera l’article… en espérant vous donner le goût !

Avant-hier à aujourd’hui !

Le chien de traîneau ne date pas de hier. Son utilisation, à titre de chien de traits, remonte à plus de 2000 ans avant notre ère. Des tribus nomades vivant au nord du lac Baïkal, en Sibérie centrale, développèrent ce qui devint plus tardivement : l’art de conduire un traîneau. Ce sont eux, les Chukchis (origines de la race de chien chukchi) et les Samoyèdes (origines de la race de chien samoyède), qui passèrent maître de ce moyen de transport adapté au climat rude et mordant. Au fil des ans, une sélection s’est faite pour ne garder que les meilleurs chiens, en l’occurrence les plus endurants et les plus disciplinés. Ce qui en fit, dès ces débuts, une race de chien résistante, caractéristique découlant de son proche cousin : le loup. Ce qui pourrait être les vraies origines du chien de traîneau mélangerait alors du sang de différents chiens de chasses indigènes sibériens et de loup. L’apparition du régime soviétique créa la presque disparition de ce chien chukchi. Quatre autres races furent choisies pour le traîneau à chiens soit le Karelo-finois, le Russo-Européen, le Sibérien de l’Ouest, le Sibérien de l’Est. Le Chukchi se fera connaître une fois passée le détroit de Béring. Il deviendra le Husky à son entrée en Alaska. L’appellation Husky Sibérien correspond donc à un chien qui n’existe pratiquement pas dans son propre berceau !

Chien de traîneau et traîneau à chiens !

De là, on connaît l’histoire…

vers 1880, il y eu la ruée vers l’or du Klondike. Territoire sauvage à traverser, beaucoup de gens utilisèrent les huskys sibériens pour le transport de vivres, de matériels ou d’hommes. Ils prirent une place essentielle dans ce déplacement démographique. Une fois établis, les mineurs et prospecteurs ne sachant que faire de leurs chiens, décidèrent de les comparer par l’entremise de course. C’est à Nome en Alaska qu’eut lieu la première course de traîneau à chien en 1908 : le All Alaska Sweepstakes. Depuis, les deux plus grandes courses de traîneau à chiens au monde, la Yukon Quest et l’Iditarod ont lieu chaque année dans ce coin du monde (Yukon, Canada et Alaska – États-Unis).

Avec tous ces changements d’utilisation, les races se sont adaptées et spécialisées.

On peut distinguer aujourd’hui quatre races de chiens de traîneau : le husky sibérien tel que raconté ci-haut. Il est le plus rapide des quatre. Travailleur et doté de beaucoup d’intelligence, il transmet son plaisir de la course et du trait facilement. Le malamute, d’appellation de la tribu esquimaude Malliumiut d’Alaska, est le plus puissant et le plus endurant, ses longs poils en font un animal très adapté au froid. Le Groënlandais ou chien eskimo, typique de l’Arctique canadien ou du Groënland, ressemble à un chien plus sauvage de caractère mais tout aussi attachant que les autres, il est un bon compagnon d’expédition en région polaire.

Le samoyède, comme cité ci-haut, se distingue par sa grosse fourrure blanche épaisse. Moins rapide, il reste un des plus vaillants à la tâche. S’y ajoute aujourd’hui le husky alaskan qui se veut une race issue d’un croisement à l’origine entre un lévrier et un husky sibérien. L’esthétique de ce chien n’a rien à voir avec la beauté d’un husky sibérien mais pour la vitesse il reste difficile à détrôner. À chacun son utilité, ses qualités et ses défauts ! Ils n’en restent pas moins tous aussi adorables les uns que les autres.

Chien de traîneau et traîneau à chiens !

Tranquillement…

Les chiens arctiques servirent beaucoup pour les grandes explorations polaires. Ce fut d’ailleurs un chien qui foula le premier le pôle nord en 1909 et le pôle sud en 1911. Nombreux ont été les explorateurs qui se servirent de cette méthode pour réaliser leurs exploits. Mais détrompez-vous, le traîneau à chien n’est pas exclusif aux explorateurs et aux musher (du mot marche, devenu mush en anglais). Aujourd’hui accessible aux touristes, la possibilité s’offre de vivre une expérience d’initiation, d’excursion ou d’expédition en traîneau à chien au Québec. Derrière un attelage de chiens de traîneau (4 à 6 en moyenne), vous pourrez admirer les merveilleux paysages québécois, et ce peu importe la région. À vous de choisir votre paradis ! À travers lacs, rivières, forêts, collines et montagnes, les randonnées vous donnent une bonne idée de ce qu’est la conduite d’un traîneau à chiens. Vous verrez que ce sport s’apprivoise très vite tout comme l’équipe devant vous ! Prenez alors place et vivez la magie de l’hiver. Laissez-vous guider, admirez les terres sauvages qui vous entourent et appréciez chaque moment, chaque effort. Vous tomberez en amour, garantie !

Merci à Louis-David pour son récit !

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